Mais l’immense majorité d’entre eux souffrent de douleurs et ont une activité physique très réduite. Ces 2 caractéristiques se prêtent donc bien à une recherche approfondie et innovante. Concernant la douleur, on connait depuis longtemps les coûts engendrés pour le système de santé dans son ensemble (pour les assureurs accidents et maladie, pour les employeurs en raison de l’absentéisme) qui se chiffrent en milliards de CHF selon les études publiées récemment, notamment par le SECO. Les douleurs musculosquelettiques sont la source la plus fréquente de ces douleurs et représentent un des pires fardeaux économiques dans nos pays (Clémence Palazzo, Plos One 2014). Concernant le manque d’activité physique, les données sont plus récentes, et selon le rapport 2014 précédemment mentionné de la « Zürcher Hochschule für Angewandete Wissenschaften », les coûts sont estimés à plus de 2,4 milliards de CHF chaque année. Pourquoi l’inactivité induit-elle un tel coût ? Cela s’explique par ses conséquences sur la santé qui sont très importantes. Si l’on se place du point de vue de l’assurance accident, on sait que l’inactivité perpétue et entretient la douleur, qu’elle favorise les troubles de l’humeur, diminue l’estime de soi et la résistance au stress qui sont tous des facteurs prédictifs négatifs de retour au travail après un accident. Il est également prouvé que le maintien d’une activité physique régulière, modérée, assimilable aux activités de la vie quotidienne (on ne parle pas ici de sport) diminue les accidents professionnels et les accidents domestiques (Carlson SA, Ann Epidemiol 2006). Ainsi par exemple, une personne régulièrement active est moins sujette aux chutes. Si l’on se place dans une perspective plus globale de politique de santé maintenant, on connaît bien les bénéfices de l’activité physique sur la prévention de la surcharge pondérale, du diabète, de l’hypertension. Une activité physique régulière, toujours assimilable aux activités de la vie quotidienne, permet de réduire le nombre de maladies cardiovasculaires, mais aussi le nombre de certains cancers.
Vouloir améliorer l’activité physique des personnes accidentées est donc pleinement justifié sur le plan financier, mais également sur le plan éthique par le biais de la promotion de la santé. Toute recherche visant à mieux comprendre pourquoi certains patients sont inactifs après un accident et à promouvoir l’activité physique est donc extrêmement importante.